RAZA6 min read

Aujourd’hui, à ma surprise, tout le monde avait la bouffe gratuite au travail … (c’est malin, j’ai pas reçu le email me prévenant, donc j’avais un lunch ce jour là, mais j’ai décidé de le garder pour une autre fois). Un espèce de gros banquet avait été préparé, avec des plats en aluminium de partout, bref c’était bien bon. J’étais un peu surpris, et seulement pendant que je mangeais j’ai demandé c’était en quel honneur. “C’est pour remercier les gens d’être venus donner un coup de main samedi dernier, mais aussi simplement pour s’entre-féliciter de notre collaboration et notre travail” (beuha évidemment je me sentais un peu coupable vu que j’étais pas là samedi…).
Le reste de la journée s’est passé ben… très calmement. Étant vendredi, et n’ayant personne ne me donnant de tâche spéciale à effectuer, j’avais pas trop envie de réfléchir sur le code que Terence m’avait fourni à étudier pour l’interface graphique pour Pocket PC. Donc c’est naturellement quand on apporte pas son livre de python qu’on en a besoin. J’ai passé la journée à faire des recherches, expérimenter, rajouter KDE sur mon laptop parce que j’en pouvais vraiment plus du look horrible de Skype, expérimenter encore, rechercher, lire les nouvelles en permanence, lancer des emails de partout, et peaufiner mon article en construction sur une proposition de réforme de l’interface graphique d’Audacity.
En revenant, arrivé à mon arrêt de bus, y’avait pas un chat. J’avais la vague impression de l’avoir raté d’un poil de fesse. Et comme j’entendais de la musique je me suis dit bon eh bien j’ai qu’à regarder dans le virage une fois de temps en temps et revenir, c’est pas loin. Je me dirige vers la musique (y’a un attroupement sur la place publique derrière le virage de la station de bus) et je vois trois hommes accoutrés en amérindiens (s’t’a-dire plumés des pieds à la tête). Mais y’a quelque chose qui cloche. Ils jouent de la flute de pan. Y’a pas de flute de pan en amérique du nord à ce que je sache. Aussi leurs traits sont différents, enfin bon j’observe, et je constate qu’il y a même une touche asiatique dans la musique. Bref, c’est de la musique sud-amérindienne (le terme correct serait “sud-américanaborigène? d’ailleurs je sais toujours pas s’ils faisaient du lip-sync ou pas).
En tout cas, ça sortait très très beau. Évidemment y’a un quatrième gars qui se balade dans la foule, un sac à ventre (un sac à dos retourné) sur lui et deux jewel case de disques compacts dans les mains, les proposant aux gens (évidemment personne n’est intéressé, c’est bien avoir un concert gratuit hein? :). Il me les présente, mais n’insiste pas.. Je continue de le regarder faire quelques instants et je vais lui demander c’est combien. Un set de 2 CD pour 100$ HK (c’est écrit sur un bout de papier blanc aussi pour éviter les barrières linguistiques, bien). Je les prend, et voilà j’espère qu’ils n’iront pas flamber ça sur de la cocaïne ou un truc du style. Maintenant j’ai deux CD genuine pour 15$ canadiens sans taxes, parce que je sais bien que de toutes façons je vais sûrement aimer toutes les pistes et que je risque pas de pouvoir télécharger ça. De retour à mon arrêt de bus (maintenant avec une quinzaine de personnes qui attendent aussi, et ben ça fait vingt minutes et toujours pas de bus). Tout d’un coup, cinq minutes plus tard j’ai un doute curieux, “hey à ce prix là, peut-être qu’ils ont tenté de passer une arnaque de faire des CD de 5 pistes et vendre deux disques, m’enfin qu’ils l’aient fait je m’en fous un peu”. Je regarde. Non. Les deux CD comportent environ 15 pistes de 5 minutes chacun. Wow. Pendant le trajet de bus, je me dis que si j’ai l’occasion je débarquerai loin, beaucoup avant l’appartement. J’avais envie de gaspiller de l’énergie. Effectivement ce vendredi j’ai été cloué sur ma chaise à faire mes folles expérimentations, et j’étais en mauvaise forme, j’en étais conscient et j’avais besoin de me faire un peu de muscles quand même. Enfin bon j’aurais bien couru tout le long, mais mon laptop et ma boîte à lunch causant une surcharge (heureusement que j’avais pas mon livre de python en fin de compte…), je générais de la chaleur inutilement dans les pentes. Donc j’ai escaladé les deux niveaux de route en marchant seulement (parce que j’avais descendu du bus environ 500m plus loin et 25m plus bas). Arrivé au même niveau que la rue de l’appartement, (ben ..?! je voyais le bus au bout de la rue.. et moi qui avais pris mon temps), je me suis mis au milieu de la rue et j’ai couru jusqu’en haut (tout de même un peu plus lentement dans l’avant-dernière pente), bien content d’avoir l’air climatisé partout dans les ascenseurs pendant que j’en profitais pour respirer un bon coup. J’entre, j’enfile mon maillot (comme tous les jours) et je me lance dans la piscine au niveau P. C’est super ça m’a permis de paresser en flottant pour me remettre un peu de ma course surchargée. Le problème au Québec c’est que les piscines sont trop frettes. Le problème à Hong Kong c’est qu’elles le sont pas assez. Sincèrement ce truc est légèrement plus chaud que tiède. Quand j’y vais pour me rafraîchir (les jours où il fait chaud, sinon j’y vais pour me faire du muscle en faisant des push-ups aquatiques…), faut que je sorte de la piscine perdre un peu de chaleur par évaporation. Et après, replonger donne l’impression de tomber dans un SPA.
Pour ceux qui se posent des questions sur le groupe folklorique, après la piscine j’ai lu un peu les couvertures de CD (qui sont en espagnol, tiens donc) pour découvrir qu’ils sont d’Équateur, que le groupe s’appelle RAZA et que le volume 1 et 2 se nomment “meditation” et “spirit”, respectivement. À en juger par la qualité du plastique utilisé dans les boîtiers de CD, c’est du travail semi-professionnel (si, si, j’y ai porté attention.. en fait c’est plutôt que j’avais peur de tout casser en ouvrant les boîtiers et en sortant les cd). D’ailleurs, le fait que l’éditeur ait mis une adresse hotmail sur le boîtier me donne une idée déjà. Les CD sont semi-pressés. Ça doit être la même technique que les pirates chinois de bas niveau (parce que pour ceux qui savent pas, y’a des dvd chinois pressés avec une qualité étonnante), enfin bon comme je vois qu’il est écrit “Maxell” sur le cercle intérieur du CD, je vois que c’est assurément une maison de disque à petits moyens (un peu normal vu la région). C’est sympa.
Une constatation: c’est la toute première fois que j’achète un album (deux disques audio) depuis les backstreet boys en 1998 … c’était dans ma petite jeunesse.. et puis on avait pas d’opinion dans ces temps là… Enfin bon, ça fait une drôle d’impression. En tout cas je sais une chose, c’est que mon argent ne servira pas pour qu’un maniaque à la tête d’une corpulente maison de production équatoriale puisse imposer des amendes de 250 000 pesos aux internautes de sexe masculin dont le nom contient un E.