Hier dans l’autobus, j’ai eu la chance de tomber sur un homme blanc parlant au téléphone… dans le langage du soleil levant. Après un très long moment de tergiversation mentale après la fin de son appel, j’osai:
«Bonjour monsieur, parlez-vous français? C’est pas tous les jours que j’entends parler japonais dans cet autobus, et vous le parlez très bien! Où l’avez-vous appris?»
«J’ai vécu au Japon pendant cinq ans!»
S’en suit une quinzaine de minutes de discussion où je découvris des choses qui changèrent certaines de mes perceptions, jusque-là biaisées par les ouï-dires.
D’abord, le taux de change entre le peso canadien et le Yen est plutôt désavantageux pour les canadiens en ce moment: l’économie japonaise, bien que mal en point du point de vue intérieur, reste assez forte sur le point de vue international, spécialement en comparaison avec l’Europe en crise depuis 2008-2009. Les investisseurs se replient alors sur une monnaie stable comme le Yen (ça, je dois dire que j’ai du mal à comprendre cette subtilité). Si l’Europe reprenait du poil de la bête, la valeur du Yen se rebalancerait possiblement.
Oui, le coût de la vie au Japon est élevé. C’est pourquoi il est préférable d’y travailler plutôt que d’être touriste, parce que les salaires sont en conséquence.
Surtout, je me demandais comment était l’accueil et l’intégration des étrangers s’établissant au japon. Certains reportages, combinés aux films comme «Stupeur et tremblements» (qui est, admettons-le, un peu dramatisé/comédique) et les opinions des gens autour de moi, me laissaient croire à une société fermée/repliée. Selon cet homme, il n’en est rien; il s’agit strictement du même phénomène que ce que l’on retrouve pratiquement partout dans le monde: si l’immigrant fait des efforts pour apprendre et maîtriser la langue locale, son intégration se fera avec succès alors que «les gens vont se précipiter avec joie pour vous aider», tout comme les Québécois francophones adoptent une attitude positive envers quiconque fait des efforts pour parler le Français.
Et vous? Habitez-vous au Japon ou connaissez-vous quelqu’un qui vous a fait témoignage de l’intégration des immigrants là-bas?
Comments
One response to “Le nipponophone de l'autobus”
Come le sujet a l’air de te passionner, je te conseille ces deux (gros) pavés de Tim Rogers (créateur des jeux ZiGGURAT et TNNS), “Japan: It’s Not Funny Anymore” et sa contrepartie, “The Life of Game: Why I Live in Japan” – davantage pour le style de leur auteur que par leur fidélité à la réalité (je ne suis jamais allé au Japon – et Rogers, bien qu’ayant écrit d’excellentes critiques de JV, m’a l’air tout de même un peu tatillon).