Flash diffus à rebonds4 min read

Alors, vous voulez prendre des photos poignantes lors de ce réveillon de Noël (okay okay, je suis un poil en retard), mais vous savez que comme toujours, l’éclairage chez tante Lucie est merdique. Au-delà de merdique, pire qu’un éclairage d’auditorium.
Problème. Si vous sortez votre «popup flash» intégré à votre caméra, vous feriez exactement le genre de photos ratées que tante Lucie ferait avec un appareil «point and shoot». Visages blêmes, environnement jaune (pourquoi tout le monde éclaire à l’incandescent bon sang?), ombres accentuées au point de donner l’impression de photographier des morts-vivants.
Noël dernier, j’ai tenté de contourner le problème du «flash direct dans la gueule» en attachant un mouchoir pour le bloquer. Pas génial, vu que je coupe la puissance de mon flash au lieu de réellement régler le problème (éclairage trop directionnel).
Donc, pour éviter de trop m’étendre sur le sujet, la solution est évidemment de faire bondir le flash sur le plafond et les murs (ou les gens, si vous êtes assez hardcore et qu’ils sont vêtus de blanc).
Pour les pros avec des DSLR et des flashs externes orientables, je vous recommanderais plutôt la technique du «better bounce card» au lieu de perdre votre temps à lire ce billet. Mon billet aujourd’hui s’oriente vers les chats photographes avec un appareil «semi pro, mais pas vraiment». Oui, celui-là, entre le «point and shoot» et les appareils au prix figurant dans les quatre chiffres. Celui qui a un flash dépliant pas orientable. Mon appareil est un Konica Minolta DiMage Z5 (désolé les enfants, discontinué):

Après avoir regardé un peu la vidéo du gars qui a conçu le «better bounce card», j’ai décidé de réfléchir à une adaptation à ma caméra. Après tout, le gars utilise une feuille de papier d’imprimante et un élastique. Pour l’élastique, j’ai (par chance) trouvé un «broccoli» dans la cuisine qui avait un diamètre parfaitement adapté 😉


Pour le carton de rebond (aucune idée comment on dit «bounce card» en français), j’ai pris les machins heu… enfin les machins qui servent à ceux qui font des présentations orales en classes, qui ont noté un paquet de trucs sur des petits papiers et qui tremblotent de partout. Ces cartes se vendent en paquets de 100 (j’avais dû en acheter pour un cours, maintenant je sais plus quoi en faire).
Pour qu’il puisse tenir adéquatement avec l’élastique, j’ai utilisé une paire de ciseaux pour réduire sa largeur à celle du support de flash (mais seulement au niveau de la base).

Comme mon flash est dépliant, son «support» est à 45° alors que la direction de la lumière est à 0°. Par conséquent, si j’aligne le papier avec le support, j’obtiens un réfracteur à environ 45° qui envoie une partie de la lumière à 90° vers le plafond.

Évidemment, c’est du papier, et pas un miroir, la lumière du flash réussit quand même à passer partiellement au travers. C’est voulu, car ça permet de ne pas gaspiller trop de puissance de mon flash (ce n’est évidemment pas optimal, l’idéal serait la technique de «better bounce card»).
Donc, une partie de la lumière est absorbée par le carton, une petite partie passe au travers (affaiblie), et une dernière partie de la lumière se dirige vers le plafond pour rebondir un peu partout par la suite.

Mais bon dieu, en vausse vraiment la peine Kiddo?

Bah ça dépend. À la limite de ma compréhension, plus votre flash est (sur)puissant, plus vous avez intérêt à le faire rebondir. Comme ça, vous éclairez tout de même adéquatement la scène sans transformer tout le monde en fantômes.

Des preuves! Des preuves!

Pour m’auto-convaincre, j’ai fait quelques tests très primitifs et rapides. Voici mon espace de travail (en plein jour hein) pris avec un flash direct:

avec un flash diffusé par mon carton (remarquez comment les ombres, notamment celles de l’écran LCD, sont plus douces):

À savoir que je n’ai pas balancé les couleurs d’aucune façon. J’ai toutefois dû amplifier un peu les «niveaux» de luminosité dans cette deuxième photo pour permettre un comparaison adéquate.
flash direct:

flash diffusé par mon carton (notez que cette photo est assez extrême; le contre-jour était très important à cause de la fenêtre à gauche):

N’est-ce pas merveilleux?