Mini 9 et Ubuntu 8.10: premières impressions11 min read

Kiki est morte, longue vie Kagami. Je vais par la présente vous offrir mes premières impressions (après un peu plus d’une semaine d’usage) sur le Dell Inspiron Mini 9 avec Ubuntu 8.10 “générique” et sans “modifications Dell”. Ayant possédé beaucoup (trop) d’ordinateurs portatifs ces dernières années (shakespeare, kitsune, sparta, karamel 0, karamel, frankenstein, kaname, kiki), je pense que je suis maintenant en mesure de flairer le matériel de relative qualité/portabilité, ou du moins de savoir ce que je veux.
Ma cible est un ordinateur pour communiquer, prendre des notes de cours, et le traîner partout dans les transports en commun. J’ai déjà un ordinateur de bureau, alors j’évite le piège à geekmobiles débutants (“ah, je regrette d’avoir acheté un portable aussi gros, ça me décourage de le traîner avec moi”).

Mise en contexte historique

Jeudi de la semaine précédente, le rétro-éclairage de l’écran de Kiki est finalement mort, ne tenant plus de quelques secondes à la fois (pour faire court: ça coûte plus cher de continuer à entretenir Kiki que d’acheter un netbook). Je dois dire que ce décès ne pouvait pas arriver à un “meilleur” moment: en plein trois jours avant mes examens. Je savais qu’il me ferait ce coup là.
Bon, pas de temps à perdre avec le site de Dell, je savais déjà ce dont j’avais besoin (pour avoir fait du lèche-vitrine depuis des mois), je me téléportai donc vers Future Shop (ou Best Buy, au choix; c’est la même compagnie de toutes façons). En plus, le même modèle est de 70 à 120$ moins cher (300 au lieu de 420) en magasin. Logique.

J’entre, je demande un Mini 9, et je lutte un bon vingt minutes pour faire comprendre aux deux vendeurs que non, je sais ce qu’est votre garantie prolongée et non, j’en veux pas (surtout quand elle coûte 100-150$ pour un netbook qui vaut 300$)… pour au final me faire dire que “ah ben il ne nous reste que le démonstrateur”.
Tentative de marchandage du modèle de démonstration, échec: on me propose un rabais “sur la garantie prolongée”. Je tourne les talons en riant et je vais à l’autre succursale de Futureshop à quelques kilomètres de là. Dire que les vendeurs se sont acharnés sur moi pendant plus d’une demie heure pour que ce soit un autre inconnu d’une autre succursale qui récolte la vente sans avoir à dire un mot. Ça leur apprendra.
Mentionnons également l’hilarante (et certainement efficace) tactique des grandes surfaces d’avoir en étalage des netbooks juste pour attirer la clientèle et leur dire finalement que “ah mais non, vous devriez quand même acheter le modèle à 2000$, parce que le truc là il est vraiment pas assez puissant, etc.” (retournez en 1997 et vous auriez entendu exactement la même phrase; je faisais du montage vidéo sur moins puissant que ce truc, parbleu!).
Bon, maintenant que j’ai fini de me moquer des grandes surfaces, je vais peut-être arrêter de périphraser et commencer à rédiger ce “review”.

Critères de sélection

Voici ce qui a fait arrêter mon choix sur le Mini 9:

• Matériel certifié pour Ubuntu Linux; moi, je veux du WiFi et un suspend ACPI qui fonctionnent à la perfection. J’ai toutefois évité le Mini 10 et Mini 12 à cause de problèmes de compatibilité du chipset GMA 500 (et ils sont trop chers/encombrants, de toutes façons).
• Écran rétro-éclairé par des diodes électroluminescentes (contrairement aux cold cathodes habituels), et donc, théoriquement, increvable
• Disque dur Solid State PCI-Express (et il semble être facile d’en trouver des plus gros sur le net pour le Mini 9)
• Aucun ventilateur, refroidissement entièrement passif, grâce, notamment, à la faible consommation du processeur Atom. Un autre truc qui ne peut donc pas défaillir/se remplir de poussière.
• Des charnières d’écran qui semblent solides
• Bonus: lecteur tout-en-un de cartes mémoire SD/MMC/Memory Stick, et trois ports USB 2.0
• Bonus: une diode blanche qui “respire” (au lieu de clignoter) comme un Macbook en veille. Non, sérieusement, c’était un de mes critères!

Je ne m’attarderai pas plus sur ce qu’est un Dell Inspiron Mini 9, ou pourquoi un netbook c’est cool, le reste de la planète l’a déjà fait trouze million de fois, alors sautons aux trucs qui m’ont plu.

Emballage

Une boîte d’ordinateur qui est de la taille d’une boîte de carte graphique/boîte à chaussures, ça surprend. Je dois d’ailleurs féliciter Dell: à première vue, tout l’emballage est recyclable, pas de styromousse et trucs du genre.

Écran

Je considère sa petitesse comme un plus, pas un malus; le netbook est plus petit, plus léger, les charnières ont moins de stress à supporter, et je peux finalement ouvrir l’écran dans l’autobus (sales sièges trop rapprochés). Malheureusement, il n’est pas petit au point où je pourrais le glisser sur le tableau de bord d’une voiture en tant que navigateur GPS.
La résolution de 1024×600 n’est pas si terrible (après tout, j’étais sur du 1024×768 précédemment), mais on sent que la majorité des applications de GNOME n’a pas été prévue pour une hauteur de 600 pixels. Evolution, ahem. Sinon, la petite résolution m’amène à faire preuve de créativité dans l’arrangement de mon interface. Je n’utilise pas le ubuntu netbook remix, mais j’ai plutôt fait appel à quelques “hacks maison”: un seul panneau, l’usage de global menu bar, aucune liste des fenêtres (vu que global menu bar la remplace maintenant), pas de barre de menus, et mes lanceurs spéciaux sont situés sur un panneau auto-rétractable sur le côté. Voici ce que ça donne:

Pour la prise de notes de cours avec OpenOffice, ça se fait très bien en plein-écran (ctrl+shift+J), j’y étais déjà habitué.
Fait intéressant: il semble que l’écran du Mini 9 soit un des meilleurs en termes de colorimétrie, mieux que ceux des Macbooks actuels.

Son

Les hauts-parleurs sont situés sous l’écran (au lieu d’être à l’avant de l’ordinateur), ce qui a le bel effet de ne pas mouffler le son lorsqu’on l’a sur les jambes ou sur le torse (pour écouter un flim sur le cyclimse avant de s’endormir).
Le micro est quant à lui situé à l’avant, sous l’ordinateur. Pas con. Ça permet entre autre de réduire un peu le bruit si on enregistre en même temps qu’on utilise le clavier (et au moins, ils sont pas cons comme les gars de Acer qui placent le micro à côté du ventilateur de refroidissement; ici, il n’y a pas de ventilateur.)

Graphismes

Une carte mère avec un bon vieux (fiable) chipset Intel 945PM, et donc, pas de surprise, aucun problème avec la carte graphique intégrée. En fait, c’est une des raisons derrière mon choix: je n’avais pas envie d’avoir un chipset poulsbo avec GPU Intel GMA 500 qui n’est pas entièrement libre et fiable pour l’instant (sans garantie que ça le devienne un jour).
Avec des drivers Intel, on peut rapidement et aisément faire un arrangement multi-écrans pour faire des présentations Zen avec OpenOffice (ne pas tuer son auditoire avec du texte qu’on lit), en présentant un écran différent de notre “écran de présentateur”:

Clavier avec disposition étrange

On s’y fait sans mal après une journée d’utilisation (avertissement: je tape en Dvorak). Les touches sont assez confortable à l’utilisation, ce n’est pas un clavier de Thinkpad mais ce n’est pas un clavier Acer non plus… Enfin, d’autres sites ont parlé en long et en large du controversé arrangement de touches du Mini 9, alors je vous éparge ça.

Robustesse

Fait de plastique, le Mini 9 confère néanmoins une impression de solidité et passe le test des impressions générales. J’ai lu à divers endroits que la bête est renforcée à l’alliage de magnésium par endroits (sous le clavier?), mais je n’ai pas démonté quoi que ce soit pour tester la solidité. Le tout semble plus solide qu’un Acer Travelmate 2428 déjà, et la petitesse du laptop implique qu’il est nécessairement plus robuste que la moyenne (parce que plus compact, plus léger, moins assujetti aux chocs et stress divers de son châssis, etc.). C’est pas un Toughbook, mais j’ai l’impression qu’il pourra durer un bon moment, du moins je l’espère.

Aah, une prise électrique sur le côté. Parfait. Ça m’évitera de me débrancher tout le temps par accident.

Consommation énergétique

L’atom et le petit écran rétroéclairé par des DEL permet d’économiser un peu d’énergie par rapport à un laptop conventionnel, mais pas aussi drastique qu’un combo atom+poulsbo le permettrait; la carte mère à base de 945PM consomme la majeure partie de l’énergie. Voici mes relevés énergétiques, mais prenez note que ce sont des nombres “au repos”, c’est-à-dire que l’ordinateur ne fait rien de particulier. Si on mettait en compétition un ordinateur conventionnel face à Kagami pendant un benchmark de performances/encodage de vidéos/cpuburn, Kagami serait probablement beaucoup plus avantagée. Fait intéressant: dans toutes mes mesures, Kagami avait un facteur de puissance de 1.00.

• allumé, écran à luminosité maximale: 12.8 watts
• allumé, écran à 50% de luminosité: 11.7 watts
• allumé, écran éteint: 9.1 watts
• en veille: 3.5 watts

Compatibilité avec Ubuntu 8.10

De manière générale, rien à redire: tout fonctionne à la perfection.

Gestion énergétique

Un grand avantage d’acheter un ordinateur Dell certifié Ubuntu est que la gestion énergétique fonctionne sans problèmes: l’ordinateur se met en veille sans encombres et se réveille en 3.5 secondes (± 500 ms). La luminosité du rétroéclairage de l’écran est également contrôlée correctement par gnome-power-manager.
J’ai paramétré le tout comme ceci:

Son

Si vous installez Ubuntu vous-même, il vous faudra un petit hack pour faire fonctionner les hauts-parleurs:

• Modifier le fichier /etc/modprobe.d/alsa-base et ajouter la ligne suivante à la fin: “options snd-hda-intel model=dell”
• Redémarrer (pas sûr que ce soit nécessaire, mais c’est plus simple)
• Dans le contrôleur de volume, monter le glissoir du volume “Speaker” (s’il n’est pas là, il faut l’activer dans les préférences).

Espace disque

Le disque ayant une capacité de 8 Go (7.5 Gio, en réalité), j’ai également du faire preuve de créativité pour économiser le maximum d’espace possible (sans compresser) pour mes données. Notamment, j’ai utilisé synaptic pour fouiller dans les “paquets installés” avec un tri sur la colonne “taille”. Je pouvais ainsi rapidement déterminer quels paquets superflus prenaient le plus d’espace, et donc retirer des piles de paquets de documentation (pas besoin), de traduction en anglais, gnome-games-data, des vieux kernels, etc. Au final, mon système (incluant tous les logiciels dont j’ai besoin) consomme environ 2.5 Gio, le reste est disponible pour mes données.
Autre astuces pour économiser de l’espace:

• Dans les préférences de synaptic, demander au cache de se vider automatiquement après installation des paquets
• Avoir / et /home sur une seule partition (en temps normal, je ferais deux partitions, mais avec 8 Go c’est un peu trop serré)
• Désactiver les 5% d’espace alloué au système de fichiers ext3
• Accessoirement, utiliser des cartes SD/clés USB pour l’entreposage de musique ou vidéos, ou attendre que le prix des SSD chute
• Ne pas créer de partition d’échange (swap): inutile avec 1 Go de mémoire vive, ça me ralentirait et ça gaspillerait mon espace disque (et sa durée de vie)

Carte WiFi broadcom

C’est ici que je suis traumatisé. Du broadcom, qui fonctionne, avec drivers libres (jockey semble m’indiquer que le driver propriétaire n’est pas en cours d’utilisation), et qui fonctionne bien! Première fois que je vois ça.
Non seulement le sans-fil n’a jamais causé d’ennuis avec mon usage sadique (uptime de plusieurs jours avec suspend/resumes), mais il est beaucoup plus sensible que mes cartes intel/atheros jusqu’à présent. Pour une fois, on dirait que j’aurai moins de mal à capter un signal. Je doute que ça puisse servir à cracker du WEP comme une Atheros, mais bon, c’est pas un truc qu’on fait courramment.
J’ai lu vaguement que c’est pas aussi reluisant sous Ubuntu 8.04 (lequel vient préinstallé par Dell), et que ça fonctionne beaucoup mieux sous 8.10.

Batterie

Avec la gestion énergétique paramétrée comme précédemment proposé, gnome-power-manager estime mon temps sur batterie à 4h15 (même si je n’ai pas besoin d’aussi long que ça), et utiliser la touche de raccourci fn+3 affiche l’état de charge de la batterie sur demande. G-P-M m’indique également que la batterie (neuve) a une capacité de 80% (pas génial), donc on pourrait dépasser facilement 4h30 avec une batterie en meilleur état. J’ai peur d’imaginer le carnage qu’une batterie 8 cellules pourrait faire.

Plein écran

Astuce additionnelle: la touche F11 correspond à fn+Z, et F12 correspond à fn+X.

Mais pourquoi le netbook s’appelle Kagami à la fin?

Vous avez deviné: Lucky Star. Bon, vu la taille du truc, on peut pas le surnommer Kagami-sama, alors Kagami-chan ce sera. Après tout, ce netbook a l’air d’une loli à côté des laptops qu’on croise régulièrement. Si Kusanagi représente la force brute d’un core2 quad:

Alors Kagami représente… euh…

…nevermind.

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Jeff

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