De dvorak et la langue4 min read

Suite à mon billet sur le dvorak il y a environ deux semaines, j’ai commencé à apprendre le «Canada Dvorak français» (celui offert par gnome, 99% identique au dvorak anglais).
Je tape depuis exclusivement en dvorak. Je ne suis pas encore aussi rapide que je ne l’étais en qwerty, mais bon, c’est normal, ça ne fait que deux semaines environ. Fait intéressant, j’ai oublié comment taper en qwerty et je m’en fous. À savoir que si j’utilisais les deux claviers en alternance, je ne l’aurais peut-être pas perdu. Ceci va un peu à l’encontre de ce qui se dit sur le net «on ne perd pas le qwerty». En fait, peut-être qu’il me reviendra si je me mets à l’utiliser en alternance après que j’aie maîtrisé (en vitesse) le dvorak.
On m’a évidemment demandé si je ne faisais pas erreur en n’apprenant pas plutôt le dvorak français (bépo ou autre), comme quoi mon dvorak actuel ne serait pas pleinement adapté à ma langue. J’ai initialement répondu ceci parmi les commentaires:

  • il y a une différence d’efficacité énorme entre dvorak et des claviers «désoptimisés» comme qwerty
  • il doit y avoir une petite différence entre des dvoraks francophones vs dvoraks anglophones; cependant les deux langues se ressemblent sur la forme et la fréquence d’utilisation des caractères (à part les accents)
  • le léger gain de performance de dvorak français vs dvorak anglais lorsqu’on écrit en français ne sera, logiquement, JAMAIS aussi grand que le gain de performance qwerty-dvorak. Ainsi donc, à mon avis et selon ma logique, n’importe quel dvorak (ou presque) est “good enough”, et on n’aurait pas tellement (j’espère?) à s’attarder aux gains de performance mineurs entre les variantes de dvoraks

Aujourd’hui, j’ai pu lire un article par rapport aux adaptations linguistiques du Dvorak anglais, et j’en retire que, effectivement, la langue a un impact mesurable sur la performance. Notamment, l’agencement qwerty, comparé au dvorak, est 30% plus lent en croate, 60% plus lent en anglais et 50% plus lent en allemand. Évidemment on n’a pas les nombres pour la langue française 🙂
Un problème brièvement mentionné dans l’article est celui de la «compatibilité» avec le dvorak anglais originel, ce qui, pour moi, est quand même un facteur important dans mon choix (du fait que je tape une grande partie du temps en anglais): The major drawback of the proposed idea is maxmum localisation implying that no compatibility with the original Dvorak layout is maintained at all. Compatibility with the existing standard is an important issue but not one whose importance can be measured easily.
Je reprends également l’idée de l’article selon laquelle tout ceci ne peut constituer que des estimations grossières. Effectivement, si on commence à analyser à ce point dans les détails et embarquer dans une guerre d’agencements de claviers, alors on se ramasserait à être obligé de considérer une pléthore de facteurs comme le type de textes (affaires? juridique? médical? lyrique? sms?), la taille du clavier (clavier de laptop vs clavier pleine taille?), l’aisance du rédacteur (expert typist? normal typist?), etc. L’article nous montre quel genre de combinaisons ça pourrait donner:
The results and solutions presented in this article are partly based on estimates of otherwise hard to measure factors. Measuring these factors would definitely give the results more credibility, but those measurements depend on a number of problematic factors: individual typist abilities, amount of training with a specific layout, text language, text topic, keyboard physical parameters (key resistance and size, key height …) and possibly one or two others. Precise input parameters would have to be determined in dozens of categories (“expert typist/ergo keyboard/technical text”, “normal typist/regular keyboard/technical text”, “expert typist/laptop keyboard/regular text” and so on) rather than one, general category. That is why these measurements were not done.
Bref, selon ma compréhension, ça confirme ce que je pensais:

  • les langues peuvent varier, mais pas tellement?
  • tant qu’on n’utilise pas qwerty, on est content: A single, exact number showing just how much one layout is more appropriate than the other is out of reach at this point, but however approximative the results might be, they strongly suggest that the Dvorak keyboard in its current form is significantly more efficient than the qwerty standard – the standard in dominant use today.
  • trop de spécialisation d’un clavier ne fait que nous donner des maux de tête et des débats (3 claviers dvorak français…) pour possiblement pas tant de différence significative que ça?
  • la pratique va compenser pour ces différences mineures s’il y en a (franchement, si je faisais 70 mots par minute en qwerty…)
  • au final on s’en fout, just use it?

N’hésitez pas à pointer des failles dans mon argumentation ou ma conception du problème. Probablement que je rédigerai un article «propre» pour la parution de janvier de mon journal 🙂

Jeff

Comments

2 responses to “De dvorak et la langue”

  1. Fait intéressant, j’ai oublié comment taper en qwerty et je m’en fous.

    I don’t believe it. Met toi sur l’ordi de tes parents jsuis à peu près certain qu’au bout de 5 minutes tu regardera plus le clavier.

  2. Faudrait que j’essaie.